Yop les gens. Je vais mettre à profit mes travaux sur le moteur de la LN pour essayer de vous encourager à vous lancer.
Juste pour le contexte, la butée d'embrayage de l'auto a rendu l'âme, et il est grand temps de mettre un terme aux fuites et suintements divers.
Rien n'est sorcier là dedans, il suffit de procéder par étape, et d'avoir des petites boîtes. Chaque étape ou région géographique a sa boite pour le démontage-remontage. Ca évite de perdre des trucs ou de se retrouver avec des trucs qu'on a oubliés en route. Les suggestions sont les bienvenues, je n'ai pas la science infuse
On va partir du moteur par terre.
Alors le matériel : tournevis cruciforme, clés de 7, 8 10, 11, 14, une victime (bout de fer pour taper), un diplomate (maillet en catchemou), des gants (vous comprendrez vite pourquoi), du temps, de l'huile de coude, et un chat (optionnel)
But de la chose : changer les joints SPI du vilebrequin, éventuellement le joint du couvercle de pompe à huile, les joints enveloppes des tiges de culbuteurs ("joints à lunettes"), nettoyer le crépi, changer ce qui ne va pas pour être tranquille un bon moment.
J'en profiterai pour faire deux tutos allumage et culbuteurs par la suite. Vous verrez, ce n'est pas compliqué non plus.
Donc c'est parti :
Point de départ :
[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image]On dépose la turbine (clé de 17, une fois la vis enlevée, on tape avec la victime et le diplomate (ou le justicier, selon ce que vous avez) en dosant de plu sen plus fort en faisant le tour de la partie en fer pour la débloquer (méthode, si non approuvée, pratiquée en atelier à l'époque, et plus rapide que l'arrache Citroën que je n'ai de toute façon pas).
On fait le tour de toutes les vis de l'habillage (il y en a même dessous les cylindres). Pour déposer la partie inférieure côté filtre à huile, il faut déposer ce dernier. Avant d'enlever la façade, penser à déconnecter le mano-contact de pression d'huile.
Maintenant, ça donne ça :
[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image]Pour dire qu'il y en avait besoin, en plus du crépi rustique sur les parois du bloc, on peut constater que le refroidissement était un peu gêné. Heureusement que ce sont des moteurs frileux.
[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image]Maintenant on peu déposer le volant moteur (VM pourles intimes) en commençant par l'embrayage :
[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image]Et le chat ? Vous me direz ? Affecté à la surveillance de la bombe de nettoyant freins, au cas où il cherche à se barrer :
[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image]Le vif du sujet à venir quand j'aurai mis un coup de propre. J'ai pu mettre le moteur dans l'entrée à l'abri, et j'en ai plein le dos (ce matin je me suis occupé du scooter : changement du joint SPI du vilebrequin côté transmission, des galets du variateur, et un coup de propre dans le carter, je n'avais pas reçu les bonnes pièces. Il me restera à reposer le kick, sinon tout est à niveau côté variateur)
Episode 2 :
Bon, après avoir passé pas mal de temps à frotter frénétiquement le moteur (il pourrait sortir un génie, on ne sait jamais), j'ai attaqué la suite.
Dépose du réfrigérateur d'huile avec deux écrous et un boulon. Ca peut résister pour le ressortir, on peut faire levier avec une clé. Attention à ne pas trop forcer, ça reste une pièce fragile.
Voilà ce que ça donne à ce moment :
[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image]On voit le joint SPI.
Celui-là est le plus facile à sortir. Il existe un arrache que bien sûr je n'ai pas, alors je vais utiliser la solution heuristique adaptative de l'Institut : on visse une vis, et on tire à la pince. Le top reste la vis à placo, assez pointue et résistante (Bien entendu, je n'en suis pas pourvu, et celui qui fait des rimes sans le savoir... mais c'est celui qui dit qui l'est, d’abord, laissez moi causer, fichtre !)
Alors, deux petites considérations techniques made in ITILR:
1) selon la rigidité cadavérique du joint et de ses parties métalliques, ils vous sera quasiment impossible de ne pas toucher un bord. Préservez à tout prix le carter, qui est en alu. Le Vilo pourra tolérer quelques marques, d'autant qu'elles se feront au delà de la portée de la lèvre, sans conséquence, donc.
2) c'est mieux si on ne touche pas quand même
3) (haha, mais quel fifou ce Kara, on ne le voyait pas venir) : pour le montage du joint, il faut mettre la partie "creuse" vers l'intérieur du moulin. Certains manuels disent de monter le joint graissé. Pour ma part, je nettoie bien la portée fixe (on m'a appris que ça réduit les chances de suintement de ce côté) et je graisse la lèvre (au contact du vilebrequin, les premiers tours à sec ne sont pas recommandés).
4) (mais jusqu'où ira-t-il ?) gaffe à ne pas laisser par inadvertance un joint torique dans le joint, comme ça s'est retrouvé dans ma pochette :
Pas bien :
[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image]Bien :
[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image]Une fois la chose retirée
[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image]Pour poser, rien de compliqué, soit on a une douille spéciale (m'en fous, pas besoin, en digne représentant de la Rache) : il suffit de tapoter doucement tout autour avec un truc doux (manche bois ou caoutchouc d'un outil, par exemple). La première partie peut rentrer à la force des doigts (non OP, pas de sous-entendu !), mais pour une bonne finition, il va falloir insister., et voilà le résultat :
[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image]J'ai attaqué la pompe à huile, mais on verra plus tard, il me manque le joint de couvercle, et comme il commençait à faire froid, je me suis plutôt attelé à la repose du réfrigérateur d'huile pour pouvoir rentrer le moulin et ranger les outils.
je joint SPI côté VM est une merde innommable à virer, il y a du métal à l'intérieur. Le top serait de taper avec un clou pour faciliter le guidage de la perceuse pour un avant trou pour mettre une ou deux vis, mais il commençait à cailler, alors j'y suis allé à la sauvage, mais en délicatesse. Ca m'a sûrement pris plus de temps que de sortir le matos (non, ce n'est pas le nom de mon service trois pièces !), mais j'ai eu la satisfaction d'avoir l'impression de ne pas avoir perdu de temps.
Voilà le joint posé (et on voit la pompe à huile, mais ça sera pour l'épisode 3):
[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image]Pour le mettre, il faut faire gaffe : la lèvre est trop resserrée pour l'enfiler juste comme ça. Il faut le présenter et comprimer la lèvre en faisant le tour et en l'avançant progressivement.
Bon maintenant, il va faire tout noir (ta gueule !) dans pas longtemps, repose vite fait du radiateur (ah merde, les mots corrects, ça suffit, je suis représentant mandaté de l'ITILR, après tout !).
Rien de compliqué, il y a un joint dans chaque trou. Avec un tournevis fin on le décolle du bord pour l'attraper à la pince à bec fin.
Pose du joint affleurant sur le tuyau, et on revisse :
[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image]Pour le serrage, quand ça commence à résister, c'est que le joint est assez comprimé, pas la peine d'aller trop loin. La repose des entretoises de la fixation supérieure est un peu coton, mais avec un peu de doigté ou de force brute, ça passe.
Voilà, il est temps de rentrer les outils (bon ça suffit les allusions maintenant !) après les avoir nettoyés.
Vous noterez que l'assistance du chat a été superflue
Episode 3 :
On m'a recommandé de laisser la pompe à huile en place, car trop de risques de l'abîmer, et si fuite il devait y avoir, ell ene peut pas être importante. Bon, du coup, changement du joint (en dégraissant bien les surfaces pour la repose.
Même chose pour le support de filtre à huile. Une des deux vis est sous le filtre. Rien de bien compliqué :
[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image]Et repose de la bague guide au vilebrequin. Je ne connais aps son utilisé exacte, mais bon, autant faire comme il faut.
[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image]Dernière étape, la dépose des culasses pour les joints à lunette.
Alors on commence par les caches culbuteurs pour lever les trois écrous de culasse.
Surtout ne pas oublier de débrancher le graissage. On tient le banjo au 16 et défait la vis au 12.
[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image]Voilà, y'a plus qu'à. Mais vous allez me dire, il manque un truc... En effet.
[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image]Bon, bien entendu, un événement perturbateur est encore venu me faire ch... et comme un gros c**, au lieu de rentrer les trucs, j'ai voulu me dépêcher de finir la première culasse. remise du joint propre après avoir tout nettoyé avec les plans de joints. repose vite fait et serrage... Sauf que j'ai fait à l'envers, et voilà le résultat :
[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image]J'ai abîmé les tubes. Quel merdier. M'enfin, le résultat du départ à été le même, j'ai posé les choses, mais avec ma bêtise en prime.
ce soir, en rentrant du taf, j'ai utilisé les méthodes de l'ITILR pour voir si ça se sauve (à mon avis ça joue). J'ai redressé les tubes enveloppe avec un ORBF*, puis j'ai mesuré tout ça avec mon outil portatif de mesure scalaire non gradué que j'ai ramené de mon cursus : l'AEMP*. Ces choses sont confidentielles, alors on en parlera plus bas, si vous êtes curieux.
Une fois les choses remises en état de façon approximativement optimale, resserrage de la culasse en deux fois ( avant, arrière, inférieur à 0.8 puis même ordre à 2.3mkg), je remets le graisseur et passe à l'autre culasse.
Bon cette fois, je fais les choses à l'endroit : il faut serrer l'écrou du bas en surveillant que les tubes prennent bien leur place. Rin de compliqué non plus, il suffit de ne pas vouloir se dépêcher. Ma remise en conformité des tubes abîmés devrait passer, là où les joints prennent place, les tubes n'ont pas été abîmés. On verra bien. Su je dois faire changer les tubes, à ce moment là je ferai rectifier soupapes et sièges, avec changement des JDQS au passage, et je déglacerai les chemises avec pose de segments neufs. Selon le budget que je pourrai y accorder, je mettrai quelques pièces "perf".
Il reste donc à reposer le VM, l'embrayage, et de tester tout ça. Une fois testé, nettoyage de l'habillage, repose du moulin et roule ma poule !
Voilà, j'espère avoir été assez clair, et que ça vous encouragera à vous lancer. La suite plus bas